Selon une étude de l’ANAT, près de 1,5 million de pauvres en Algérie
L’Algérie compte plus de 1,5 million de pauvres. C’est ce qui ressort d’une étude portant « Affinement de la carte de la pauvreté », réalisée par l’Agence nationale d’aménagement du territoire (ANAT), pour le compte du ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale.
Cette étude, dont les résultats ont été exposés hier par les experts de l’ANAT, au siège du département de Ould Abbas, a identifié un ensemble de 177 communes, abritant une population de 1 569 637 âmes pour lesquelles tous les indicateurs signalent une précarité avancée. Parmi ces communes, qui se caractérisent pour 51,4% d’entre elles par une mortalité supérieure à 58%, il est relevé que 46% (410407 habitants) sont extrêmement pauvres. Ce sont principalement les zones des Hauts-Plateaux avec 17,6 % de leurs communes, ayant un indice global défavorable, qui subissent le plus le phénomène de pauvreté, note-t-on dans cette étude, qui souligne également le cas de la région Nord, où se situe un peu moins de la moitié des communes à indice critique (49%) dans les zones montagneuses ou boisées des wilayas de Médéa, Chlef et Aïn Defla. Ces communes, qui sont situées sur des territoires pauvres en ressources naturelles, généralement enclavées, ont des capacités d’action très limitées (ressources limitées générant déficit et endettement...), sont sous-encadrées et très faiblement équipées. Seules 7 qui de ces communes, qui se trouvent dans 16 wilayas du pays, ont un ratio de richesse supérieur à 500 DA par habitant et par an. Ces communes se caractérisent également par 78% d’entre elles ont un indice synthétique du logement défavorable et 100% ont un indice de l’éducation très défavorable. Quant au profil socioéconomiques des populations de ces communes, 62% des ménages résident en zones éparses, près de 42% de la population a moins de 16 ans, la taille moyenne des ménages est de 6,9 personnes, selon les résultats de cette enquête. Il est également relevé dans ces communes pauvres une analphabétisation précoce avec 52% de la population ( 82,1% des chefs de ménage pauvres sont analphabètes), dont la majorité se nourrit de l’agriculture (66,9% des chefs de ménage sont des saisonniers) et habitant soit dans des gourbis ou dans des bidonvilles. En matière d’accès à l’électricité, 84% des populations disposent de l’électricité alors que l’accès au gaz, à l’assainissement et à l’eau potable reste très faible (30% pour l’eau potable et 21% pour l’assainissement). Des aides non conformes à la réglementation Cela même si cette étude note une sensible amélioration par rapport à la situation qui prévalait en 1998. La même étude fait ressortir également que 52,2% des ménages ont un revenu mensuel compris entre 5000 et 10 000 DA et pour près de 40% d’entre eux il est inférieur à 5000 DA. Les experts de l’ANAT montrent dans cette étude que la non-scolarisation des enfants pauvres (près de 89% des cas) est liée essentiellement aux difficultés financières aggravée par l’éloignement. Quant aux aides sociales, seuls 10,3% des ménages pauvres ont bénéficié de l’aide au logement rural, 17,2% bénéficient de différentes aides sociales. La prime de scolarité constitue par contre, selon cette étude, l’aide la plus distribuée (81,9%) dans ces communes. Concernant l’endettement des ménages, le montant de la dette contractée est pour plus de 82% des ménages pauvres inférieur à 10 000 DA. Cela étant, les experts de l’ANAT notent dans leur étude que les conditions d’octroi des aides AFS et IAIG ne sont pas toujours conformes aux réglementations ni au plan de la méthode de sélection des bénéficiaires. L’ANAT, qui a réalisé cette étude en se basant sur le traitement des informations sur l’éducation, la santé, le logement et les ressources financières des communes, recommande enfin la nécessité d’élaborer des stratégies de développement local, d’impulser des dynamiques de développement local et la mise en valeur des territoires. elwatan
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